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Des experts des
droits humains des Nations Unies ont condamné les longues peines de
prison prononcées à l'encontre de trois Iraniennes détenues
arbitrairement pour avoir manifesté publiquement contre le port
obligatoire du voile.
Les experts des Nations Unies:
M. Javaid Rehman (Pakistan), rapporteur spécial sur la situation des
droits humains en République islamique d'Iran ; Mme Dubravka Šimonović
(Croatie), Rapporteur spécial sur la violence à l'égard des femmes, ses
causes et ses conséquences ; M. Michel Forst (France), Rapporteur
spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme ; Mme
Meskerem Geset Techane (Éthiopie), Présidente du groupe de travail sur
la discrimination à l'égard des femmes et des filles ; M. David Kaye
(États-Unis), Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du
droit à la liberté d’opinion et d’expression ; M. Ahmed Shaheed
(Maldives), Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de
conviction, ont déclaré:
« Nous sommes
alarmés par le fait que les arrestations et les longues peines
prononcées à l'encontre de ces femmes sont directement liées à
l'exercice pacifique de leurs droits à la liberté d'expression et de
réunion dans la poursuite de l'égalité des sexes en Iran", ont déclaré
les experts.
« Nous appelons
les autorités iraniennes à annuler ces condamnations et à libérer
immédiatement toutes les défenseuses des droits humains qui sont
arbitrairement détenues pour leur travail en faveur des droits des
femmes et de garantir le plein respect du droit des femmes à la liberté
d'opinion et d'expression, de réunion pacifique et à la
non-discrimination ». Les experts ont rappelé que le respect et le
soutien des activités des femmes qui défendent les droits humains sont
essentiels à la jouissance globale des droits fondamentaux.
Mme Mojgan
Keshavarz a été condamnée à 23 ans et six mois d'emprisonnement, tandis
que Mme Yasaman Aryani et Mme Monireh Arabshahi ont été condamnées à 16
ans d'emprisonnement.
Toutes les
trois ont été reconnues coupables de rassemblement et de collusion sur
la base d’activités visant à porter atteinte à la sécurité nationale, de
propagande contre l'État et d'avoir « encouragé et entretenu la
corruption [morale] et la prostitution ». Mme Keshavarz a également été
condamnée pour « insulte du sacré ».
Les accusations
ont été portées à la suite d’une vidéo publiée sur le web montrant les
trois femmes distribuant des fleurs dans le métro de Téhéran, le 8 mars
2019, Journée internationale de la femme. Les défenseuses des droits
humains, qui elles-mêmes ne portaient pas le hijab, ont protesté
pacifiquement contre les lois iraniennes sur le voile obligatoire et ont
plaidé en faveur du droit des femmes de choisir de porter ou non le
hijab.
Après la
diffusion de la vidéo, les femmes ont été arrêtées en avril 2019 et ont
été « portées disparues » pendant 9 à 14 jours. Elles n'ont pas été
autorisées à consulter un avocat au cours de la phase initiale de
l'enquête. Leurs représentants légaux se seraient également vu interdire
de les représenter au cours de leur procès. Les experts se sont
déclarés particulièrement préoccupés par cette violation apparente du
droit des femmes à un procès équitable.
« Nous
rappelons aux autorités iraniennes que les défenseuses des droits
humains qui contestent l'imposition d'un code vestimentaire obligatoire
aux femmes défendent des droits fondamentaux universellement garantis.
L’utilisation d’une législation répressive pour criminaliser l’exercice
de la liberté d’expression et de réunion pacifique est incompatible avec
les obligations de l’Iran au regard du droit international des droits
humains », ont déclaré les experts.
Les femmes font
partie des défenseuses des droits humains iraniens qui ont été arrêtées
et condamnées pour des raisons liées à la sécurité nationale et parce
qu’elles ont défendu leurs droits. Selon certaines informations, depuis
janvier 2018, au moins 32 personnes ont été arrêtées et au moins 10 ont
été emprisonnées pour avoir protesté contre le port obligatoire du
voile.
Le nombre
d'arrestations de militantes des droits des femmes aurait augmenté ces
dernières semaines et un responsable a averti que d'autres personnes
protestant contre le port obligatoire du voile pourraient être accusées
d'atteinte à la sécurité nationale.
Les experts des
Nations Unies ont prédédemment informé le gouvernement iranien de leurs
préoccupations. Dans sa réponse, le Gouvernement a noté que les trois
femmes avaient été arrêtées pour des infractions liées à la moralité et à
la sécurité nationale.
Les rapporteurs
spéciaux et les groupes de travail font partie de ce que l'on appelle
les procédures spéciales du Conseil des droits humains. Les Procédures
spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des
droits humains de l’ONU, est le nom général des mécanismes indépendants
d’établissement des faits et de surveillance du Conseil, qui traitent
soit de la situation particulière d’un pays, soit de questions
thématiques dans le monde entier. Les experts en procédures spéciales
travaillent sur une base de volontariat ; ils ne font pas partie du
personnel des Nations Unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur
travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et
siègent à titre individuel.
https://france.mojahedin.org/i/lonu-de
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